Poèmes Classiques

Le contraire du Temps

O ces oiseaux, mon âme et leurs chants si limpides, Leurs chants purs et joyeux vers le ciel bleu d’amour, Cette paix sans tristesse ainsi qu’un front sans rides, Cette adoration vers Dieu de tout un jour  !
O ces oiseaux aux voix claires, on dirait blanches, Quels paradis en eux clament ces hosannas  ? O la toute bonté de leurs chants dans les branchesDe la forêt paisible aux verts alléluias  !
O ces oiseaux, et leur allégresse angélique, Fluidité des chants dans la douceur des soirs, Ces chants, mon Dieu, se balançant en encensoirs, Dans le calme profond du soir mélancolique.
O mon Dieu, donnez-moi, pour vous adorer mieux, La grâce de chanter jusqu’à l’heure dernière, Et, comme à ces oiseaux, un cœur libre et joyeux, Qui monte à vous dans la ferveur de sa prière.

Henri Routier de Lisle
(1878-1932)
« L’abîme, c’est le Temps, avec ses tristesses, ses lassitudes. Les oiseaux, c’est le contraire du Temps ; c’est notre désir de lumière, d’étoiles, d’arcs-en-ciel et de jubilantes vocalises.»
Olivier Messiaen
(1908-1992)

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