Classiques·Poésie

The Case of the Wrapped Napkin ou la Pâque de Holmes (par le Dr Watson)

Simon Pierre, qui le suivait, arrive donc, et il entre dans le sépulcre, et il voit les linges gisant, et le suaire qui avait été sur sa tête, et qui n’était pas gisant avec les linges, mais à part plié dans un lieu.
Jean 20.6-7

Dimanche 1er avril 1923, de la main du Dr Watson

Immobile et ténébreux, enfoui dans la fumée,
Sherlock cogite dur, en ce matin de Pâque,
Le problème piquant à son cerveau maniaque :
Du mouchoir replié, dans un tombeau fermé.

Les cloches s’éclatent et dansent la zumba ;
La pieuse Miss Hudson s’est rendue à la messe,
Non sans avoir grondé : your room ! oh what a mess !
Mais Holmes se fiche bien de l’ordre, et du sabbat.

Son œil se ferme à ce reproche misérable,
Pour mieux voir les lueurs de la pure raison.
« Quand on a épuisé toute combinaison
Qui ne peut arriver, il reste l’improbable…

C’est de l’inattendu que doit surgir le vrai.
Un voleur de rôti, de peur qu’on ne l’attrape,
Ne perd pas son temps, à repasser la nappe…
Et la garde veillait, et la lune éclairait…

Cui bono ? cherche à qui peut profiter le crime :
Si je savais pourquoi ce foulard fut plié,
Le coupable illico, j’aurais identifié.
Mais le motif me fuit, tout autant que la rime ;

Docteur, vous fréquentez bon nombre d’aliénés,
Y a-t-il une folie tournant autour des linges ? —
My dear Holmes, les esprits exaltés des méninges,
Sont plutôt, je le crains, de grands désordonnés… —

Don’t you beg the question ! Quel besoin d’un pliage,
En un caveau obscur, dépourvu de témoins ?! —
D’autres hommes que vous… éprouvent néanmoins,
Un instinct naturel… de faire le ménage. »

Surpris, le fin limier observe autour de lui,
Les plateaux surchargés d’une immonde vaisselle,
Les journaux tout froissés, les pots de Guinness ale…
Soudain l’éclair s’abat, l’épiphanie reluit :

« Good Lord !! Je sais enfin qui toucha le suaire !!
Et pourquoi il voulut le ranger avec soin !! —
Dites-le ?! — Parce qu’il n’en avait plus besoin !!
Christ est ressuscité, Watson !! élémentaire. »

D’un coup de poing Sherlock ouvre le bow-window.
Je n’en ai plus besoin !! hurle le détective :
Et la seringue à shoot, et la coca nocive,
Sont jetées violemment, effrayant les badauds.

Une avalanche les suit d’incroyables ordures,
En bocal de formol, le foie de Moriarty,
Et mille saletés… bientôt tout est parti.
Vide à présent, le nid a repris belle allure.

Tel un oiseau d’avril, son nouvel occupant
Frétille de bonheur ; et les trois font la fête :
Le Dieu d’ordre et de paix, source de joie parfaite,
Donne aux mortels la vie, en les émancipant.

Dr J. H. Watson¹

¹ – Malgré toutes nos recherches il nous a été impossible de déterminer si le Dr Watson a laissé des héritiers susceptibles de réclamer un copyright sur ce texte, retrouvé récemment dans ses papiers. Nous le publions donc ici sous toutes réserves.

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